Coup de projecteur sur des professions de l’ombre…
Le monde de l’interprétation ressemble à un iceberg : on n’en voit que 10 %.
Pour mener une mission à bien, il faut accomplir une liste presque interminable de tâches et de préparatifs : aménager le lieu, briefer l’équipe, sans compter le travail en coulisses alors même que se déroule l’événement, et enfin, post-mission, l’inventaire du matériel et le bilan avec le client. Un ballet frénétique qui parfois ressemble à une fourmilière : chaotique de l’extérieur, mais bien organisé de l’intérieur.
Interprétation d’un colloque international
Nous avons ainsi été missionnés pour exécuter l’interprétation lors d’un colloque international à Paris, commémorant le centenaire du fameux écrivain russe Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne, qui a eu lieu à l’Institut de France et à la Sorbonne. L’événement devait accueillir une centaine d’invités distingués tels que des ministres, des Immortels, et, plus important, la seule héritière vivante du célèbre écrivain. Notre challenge ? Nous avons eu moins d’une semaine pour tout organiser, alors que d’ordinaire, ce genre de missions se prépare longtemps à l’avance.
Mobilisant toutes nos ressources, nous trouvons deux interprètes russe <-> français/russe <-> anglais, spécialisés ET disponibles. Parallèlement, nous étions en contact avec notre équipe de sonorisation pour penser la disposition et la logistique du matériel, tout en réceptionnant la documentation pour les interprètes. Tic-tac, tic-tac.
Une fois sur place, et grâce à notre expérience, nous avons su anticiper les besoins : des casques récepteurs surnuméraires, prêts à être distribués en cas de panne, microphones de secours, doubles des documents pour les interprètes…
Une attention particulière et permanente
Habillé(e)s en noir pour ne pas attirer l’attention, cheveux attachés, chaussures confortables pour se déplacer rapidement et silencieusement, on devient des machinistes lors de l’événement, en gardant toujours un œil sur nos interprètes pour s’assurer que tout se déroule sans accrocs. Il leur suffit de hausser les sourcils ou de hocher la tête pour que l’on sache qu’il faut agir rapidement face à un problème en régie avant qu’il ne devienne gênant pour le public. Même dans la pénombre, ou dans des pièces bondées, il faut être réactif.
Après une semaine d’organisation intense et deux journées de terrain, notre cliente était très satisfaite de notre prestation. Pour nos équipes, ce résultat vaut de l’or : c’est un rayon de lumière sur un monde de l’ombre.